Réduire notre consommation de viande

Christine Mayor
Présidente ANIMAE à 
Yves Christen
Vice-président ANIMAE | Site Web

Le souci principal du règne animal c’est de se nourrir.

Les hommes du paléolithique se nourrissaient de ce qu’ils trouvaient à leur portée, végétaux et animaux sauvages, que par ailleurs ils respectaient, en témoigne la découverte des fresques de cette époque. On les a appelé les chasseurs-cueilleurs. Il y a environ dix mille ans, ils inventèrent l’agriculture et l’élevage, ils dominèrent le règne animal et le soumirent à un élevage de plus en plus rentable et intensif que l’on connait aujourd’hui, sans se soucier de leurs souffrances. Les Sapiens du 21ème siècle semblent ignorer la sensibilité et l’intelligence des animaux qu’ils mangent et exploitent dans des usines à viande. L’augmentation constante de la consommation dans le monde depuis un siècle représente 60 milliards d’animaux terrestres, dont 50 milliards de poulets qui sont tués chaque année et entre 500 et 10000 milliards d’animaux marins sacrifiés pour notre consommation. Par exemple, les poules pourraient vivre de 7 à 12 ans, elles sont pour la plupart abattues après quelques semaines vécues sur un sixième de mètre carré. La seule façon de réduire durablement leurs souffrances est de limiter l’élevage industriel intensif et concentrationnaire, au profit d’une production respectueuse des besoins naturels des espèces respectives, ce qui entraîne une baisse inéluctable de produits d’origine animale. Cela ne signifie pas qu’il faille devenir végétarien, mais que nous devons tendre à diminuer de deux tiers notre consommation moyenne de 350 gr par semaine à 120 gr et si possible d’origine locale. C’est ce que recommande l’Office Fédéral de la Sécurité alimentaire, ainsi que le Centre universitaire de médecine générale et santé publique à Lausanne (Unisanté). Cela aurait pour effet vertueux de réduire d’autant, soit des deux tiers, la charge environnementale, et la moitié de l’impact dû à notre alimentation, de réduire considérablement la pollution de nos sols et de nos eaux, de diminuer les coûts de la santé et d’améliorer notre souveraineté alimentaire.

C’est la condition pour revenir à un monde meilleur et supportable qui prenne en compte la nature et le vivant. Ce n’est pas un grand prix à payer.

L’Association ANIMAE s’est donnée pour mission de sensibiliser les responsables politiques, les institutions publiques et les citoyens à la nécessité de repenser notre rapport aux animaux dits “de rente”. Elle s’attache notamment à mettre en lumière leurs capacités cognitives et émotionnelles, encore trop souvent ignorées, et à promouvoir des comportements plus respectueux à leur égard.