
René Bonard
Pour les saumons d’élevage, c’est pire que dans un film d’horreur. On les entasse dans des camps de concentration aquatiques, shootés aux antibiotiques et baladés en camions-citernes pour finir en tartare sur des toasts. De plus ces fermes à saumons transforment les fjords en cloaque où tout l’écosystème est menacé, en premier lieu le saumon sauvage.
Et puis, il y a le foie gras, ce symbole de la cruauté chic. On enfonce des tuyaux dans le gosier des canards jusqu’à ce que leur foie explose presque, on appelle ça de la “tradition”. En Suisse, on a au moins la décence de ne pas en produire, mais on en importe allègrement, comme si la souffrance avait moins de goût une fois franchie la frontière. Nous n’oublierons pas le rendez-vous de 2026 pour voter et cesser d’être complices de ce festin de torture.
Le caviar ? Lui c’est un massacre en boîte. Les esturgeons, ces fossiles vivants, se font décapiter pour quelques grammes d’œufs salés, bien qu’il soit possible d’extraire du caviar sans tuer l’esturgeon en pratiquant une sorte de césarienne, mais cette pratique est controversée et peu répandue. Pour l’instant, la méthode traditionnelle prévaut et le braconnage et la surpêche ont transformé la Caspienne en désert.
Et concernant les poulpes, qui on le sait, sont dotés d’une intelligence exceptionnelle, mais au lieu de les étudier dans leur milieu naturel, on les entasse dans des aquariums minuscules où ils se bouffent entre eux avant de finir sur les tables branchées. Voilà que l’Union Européenne veut industrialiser leur élevage ? Super, de nouvelles usines à souffrance, sans loi pour l’empêcher. À Bruxelles, des scientifiques et des militants tentent de réveiller les législateurs…
Et n’oublions pas les anguilles, star du crime organisé. Pêchées, stockées dans des bassins clandestins, expédiées vivantes en Asie pour finir en plat à 6 000 euros le kilo. Un trafic qui rapporte 3 milliards par an et qui, accessoirement, achève une espèce en voie d’extinction. Europol tente de contrarier ce massacre, mais bon, tant qu’il y a des fortunes à se faire…
Alors, que faire ? Boycotter, hurler, voter, exiger des lois ou continuer à siroter son champagne en regardant les espèces disparaître à chaque gorgée ?
