Thibault Schneeberger
- Cet auteur n'a pas d'autres publications.
Alors que nous sommes en pleine accélération de la crise climatique, que le secteur des transports reste le principal émetteur de CO2 en Suisse et le seul qui ne diminue pas, et alors que la population suisse a voté dans la loi climat une baisse de 57% des émissions des transports d’ici 2040 puis de 100% d’ici 2050… que prévoit la Confédération? Des milliards pour élargir les autoroutes, bien sûr!
C’est à l’image de la manière dont les majorités politiques actuelles prennent en main la question climatique: en continuant grosso modo le business as usual, tout en priant qu’un miracle technologique – en l’occurrence, l’électrification du parc automobile – permettra de réduire les émissions. Mais les experts sont formels: si les voitures électriques peuvent contribuer à baisser les émissions, nous n’atteindrons pas nos objectifs sans une réduction forte du trafic motorisé.
actif-trafiC et une large coalition d’organisations a donc récolté 100’00 signatures l’hiver passé à l’appui d’un référendum fédéral contre ce paquet de 5,3 milliards pour cinq projets autoroutiers, dont l’élargissement à 6 voies de l’A1 entre Genève et Nyon. Et ce n’est qu’un début : l’Office Fédéral des Routes (OFROU) prévoit de dépenser près de 35 milliards dans l’extension du réseau autoroutier. Il faut dire STOP à cette politique absurde et à engager au contraire un tournant dans la politique des transports.
Ces nouvelles autoroutes ne soulageront même pas les bouchons, car elles créeront un appel d’air pour davantage de trafic. L’OFROU lui-même l’admet: 12 ans après sa mise en service, une autoroute à 6 voies Vengeron-Nyon sera à nouveau bouchée. Sauf que ce ne sera pas 80’000 voitures comme aujourd’hui, mais bien 130’000 qui seront coincées dans les bouchons… et tous ces milliers de véhicules viendront s’engorger dans l’entonnoir des villes et villages.
Contre cette fuite en avant, nous pensons que ces milliards doivent être investis dans le développement des transports publics et la baisse de leurs tarifs, dans la création d’aménagements cyclables et piétons, mais aussi dans un aménagement du territoire compact, qui favorise la proximité. C’est possible! Et c’est là-dessus qu’actif-trafiC travaille depuis 30 ans, pour diminuer le trafic motorisé dans nos villes et enfin engager le tournant vers la mobilité de demain, dont nous avons urgemment besoin.
Plus d’infos: www.actif-trafic.ch/autoroutes
Thibault Schneeberger
Coordinateur Romandie actif-trafiC