Yvonne Winteler
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« La terre nous appelle » – voilà ce qu’évoquait pour moi l’initiative biodiversité. Pas la terre au sens de notre planète, mais la terre brune, nourricière, humide. Vivante, support, avec l’eau et la lumière, de toute vie. Terre et eau que nous devons protéger si nous voulons continuer à vivre une vie riche, pleine, partagée avec une multitude d’autres êtres vivants – des gentianes et des arbres, des mouches et des papillons, des chauves-souris et des renards…
Et puis j’ai entendu l’interview « Rösti » sur la matinale. Un vrai tissu de mensonges ! Du coup je me dois de les rectifier. La poésie, ce sera pour après. Ecoutons donc notre conseiller fédéral en charge de l’environnement (en italique ci-dessous) :
« On fait déjà beaucoup pour la nature, la biodiversité (…) il faut quand même savoir qu’on a pu arrêter dans les dernières années ce déclin, on est arrivé à protéger plus des espèces, plus d’insectes, (…) on a par exemple 960 cigognes »
Non, Monsieur le Conseiller fédéral, nous n’avons pas arrêté le déclin des espèces, ni en Suisse, ni ailleurs. Au contraire, les scientifiques nous disent que nous sommes au début de la sixième extinction de masse.
« On a des biotopes, là on peut presque pas investir (…) Si on prend toute la forêt, là on peut pas investir (…) ça nous donne des problèmes avec les investissements, par exemple aussi dans des énergies renouvelables qui est utile pour protéger le climat »
Monsieur Rösti, l’argent ne mesure pas tout. Un biotope ou une forêt, c’est aussi un investissement – dans le futur. En plus de la biodiversité, ces puits de carbone protègent le climat. Et pour augmenter les énergies renouvelables, nous avons surtout besoin de panneaux solaires sur tous les parois et toitures. Cela représente un potentiel énorme, tout à fait compatible avec l’initiative biodiversité.
Selon l’Académie suisse des sciences naturelles, protection du climat et de la biodiversité sont indispensables et complémentaires.
Mais le fond du problème pour notre copain Albert est probablement ici : « il faut pouvoir aussi investir dans les infrastructures pour la circulation ».
Là, ce sont des infrastructures dont on peut aisément se passer : nous n’avons pas besoin de méga-autoroutes et autres folies des grandeurs du siècle passé.
Alors oui, la terre nous appelle – aux urnes : pour notre climat et notre futur, votez OUI à l’initiative biodiversité le 22 septembre !