La COP 16 BIODIVERSITÉ, le flop de trop ?

René Bonard
Membre fondateur, chargé de projets | Plus de publications

La COP 16 BIODIVERSITÉ qui avait lieu cette année à Cali en Colombie s’est terminée en queue de poisson le samedi 2 novembre.

Depuis son ouverture le 21 octobre de nombreux scientifiques, représentant·e·s d’ONG, de peuples autochtones et de la société civile se sont époumonés pour rappeler l’urgence d’appliquer les objectifs de l’accord de Kunming Montréal en 2022. Cet accord prévoit de placer 30% des terres et des mers dans des aires protégées, parmi 23 objectifs à atteindre d’ici 2030.

Mais malheureusement il ne fallait pas se bercer d’illusions, imaginez-vous que la Présidente du sommet, Susana Muhamad, a dû constater, qu’après une prolongation d’une nuit et le départ de certaines délégations le nombre de participant·e·s requis n’était plus atteint pour ratifier une décision commune !

Comment imaginer que 196 pays, avec une affluence record de 23.000 participant·e·s réunis à grands frais et pour la plupart s’étant déplacés en avion ont réussi ce tour de force de saborder le peu de chances qui restent pour sauver la Biodiversité ?

La seule « avancée « de cette COP 16 est que les entreprises pharmaceutiques, cosmétiques, agroalimentaires qui utilisent des ressources génétiques de plantes sont invitées à verser 1% de leurs bénéfices dans un fonds financier, le fonds Cali.
Le but étant de mieux partager leurs ressources avec les pays du Sud et les populations autochtones. Vous aurez remarqué que la COP 16 n’exige pas mais « INVITE » les multinationales à verser 1% (!) de leurs bénéfices, gageons qu’elles vont souscrire massivement à cette invitation !!

C’est ainsi que dans un communiqué commun les organisations écologistes BirdLife, Pro Natura et le WWF jugent les résultats de la COP16 totalement insuffisants. Elles stigmatisent particulièrement le rôle de la Suisse qui n’a pas présenté un plan d’action national pour sa diversité biologique et n’a pas fourni une contribution financière « appropriée » pour la biodiversité mondiale.

Encore une fois une COP BIODIVERSITÉ ne sera pas parvenue à atteindre l’objectif de financer la feuille de route que l’humanité s’est fixée pour stopper la destruction de la nature d’ici 2030 et elle n’aura pas plus réussi à stimuler les timides efforts de l’humanité pour cesser sa destruction de la nature. ■