l’INFOlettre DU MOIS DE MARS 2024

Chères amies, chers amis,

Vous espériez une bonne nouvelle en ces temps peu réjouissants sur le plan politique, social et environnemental. Vous allez déchanter :

A la mi-décembre 2023, les institutions de l’Union européenne s’étaient mises d’accord, après deux ans de travail sur la version finale de la directive sur la responsabilité des multinationales. In fine, les grandes entreprises devaient respecter, y compris vis-à-vis de leurs sous-traitants hors Europe, les obligations sociales, environnementales et les droits humains.

L’acceptation de la directive devait être une simple formalité. Pourtant il y a quelques jours, le texte n’a même pas été soumis au vote, quatre pays l’Allemagne en tête ayant fait volte-face. Peur de fragiliser une économie déjà mise à mal par les divers conflits en cours …

Il y a deux ans, après l’échec de l’initiative acceptée de justesse par le peuple mais refusée par les cantons, Karin Keller Sutter alors à la tête du département fédéral de justice et police, avait assuré vouloir s’inspirer des décisions que prendrait l’UE…

En attendant des jours meilleurs, les multinationales, dont plusieurs ont leur siège en Suisse, pourront poursuivre en toute impunité les violations des droits humains, des dégâts environnementaux désastreux dans des pays où elles exercent leurs activités.

Vous trouverez dans ce bulletin du mois d’avril deux nouvelles chroniques de Patrice Mugny et Pierre Meyer, j’espère qu’elles susciteront votre intérêt et vos remarques que vous pouvez nous envoyer via redaction@gpclimat-ge.ch .

Ne manquez pas le Salon du livre pour venir nous rendre visite et pour garder le moral, allez admirer les primevères, écouter le chant des oiseaux, bref, faites-vous plaisir pour mieux repartir ensuite gonflé·es à bloc.

Avec mes très cordiaux messages.

La transition énergétique n’est-elle qu’une illusion ?

par Pierre Meyer

Jamais l’humanité n’aura extrait et brûlé autant de charbon qu’en…2023, soit 8,53 milliards de tonnes !! (Et on peut en dire autant du pétrole et du gaz). En cause, l’appétit insatiable de nombreux pays, en Asie notamment, pour l’acier, le ciment, le plastique et les engrais, toutes industries reposant essentiellement sur le charbon et émettant quelque 25% du CO2 mondial.

Cette débauche de charbon n’étonne guère l’historien des sciences Jean-Baptiste Fressoz. Dans un récent ouvrage, intitulé « Sans transition. Une nouvelle histoire de l’énergie »*, l’auteur tord le cou à deux notions pourtant très présentes dans le débat public : celle de la substitution d’une ancienne source d’énergie par une nouvelle venue (le bois est remplacé par le charbon, qui est lui-même remplacé par le pétrole, etc.) et celle de « phasisme », qui considère que l’âge du charbon a succédé à celui du bois, comme l’âge du pétrole a succédé à celui du charbon, ou encore l’âge atomique aurait succédé à celui du pétrole.

Des tonnes de bouquins, plein d’auteurs et notre association GPclimat-GE avec le stand animé par 2 cyclo-générateurs sur le thème:

Nous aurons, à disposition du public, des brochures d’informations éditées par la conférération et par les SIG sur le thème de la sobriété électrique et les économies d’énergies, ainsi que deux livres de références édités par La Salamandre et des REVUES DURABLES.

Ne manquez pas cette occasion de nous rendre visite sur le  Stand B217

L’événement est entièrement gratuit sur inscription, mais il faut prendre un billet à l’avance via ce lien vers la billetterie.

Gérald Herrmann/Tribune de Genève

 

Du 1 au 10 mars
Semaine de l’égalité – Genre et climat,même combat 
(https://evenements.geneve.ch/semaine-egalite)

Du 6 au 10 mars
Piqure de rappel ! Le Salon du livre à Palexpo

Mardi 19 mars à Berne
L’AG de GPclimat Suisse aura lieu le mardi 19 mars à Berne, des infos suivront par la faîtèire.

Vendredi 15 mars à Lausanne
La Fondation Zoein soutient la démarche d’Assemblée populaire du Rhône  Venez à la rencontre des acteurs de terrain et des chercheurs, qui échangent et réfléchissent ensemble à une nouvelle gouvernance du Rhône et de ses affluents, lors d’une restitution publique inédite de leurs travaux, le vendredi 15 mars à 19h, au Palais Rumine de Lausanne.

Du 12 au 28 mars à Genève
Le festival du Film Vert débutera le 12 mars pour se terminer le 28 mars.

GPclimat-Ge sera présent à Meyrin le 22 mars avec le jeu de l’oie, quel monde voulons-nous, le 23 à la Ferme de La Touvière avec nos ateliers et également avec nos ateliers le 27 à La Ferme du Lignon.

Optimiste ou pessimiste (2)

par Patrice Mugny

Je reviens sur le propos tenu dans mon premier billet à propos de l’optimisme raisonnable ou le pessimisme radical (question posée par l’écrivain Emmanuel Carrère).

Nous avons vu, dans nombre de pays européens, le déferlement de tracteurs de paysans en colère, notamment contre des mesures visant à mieux protéger notre bio diversité et réduire les pollutions. Oublions les promesses vaseuses des divers gouvernements, notamment de la France. Elles ne résoudront pas grand-chose. En Suisse, le ton est aussi un peu monté mais plus en douceur.

Une fois encore, le problème est mal posé. Oui, nombre d’agriculteurs peinent à vivre de leur métier, même si de grosses entreprises, elles, s’enrichissent sans problèmes. Mais, n’est-il pas aberrant de voir sur nos étalages de marchés ou de grandes surfaces des marchandises importées de lointaines contrées et vendues meilleur marché que des produits locaux ? Comment justifier, pour ne prendre qu’un exemple, que des vins californiens coûtent moins chers que des vins genevois ?

Les Artisans de la transition et La revue Durable

Exemplaire et indispensable l’association Les Artisans de la transition veut créer un maximum d’opportunités d’agir pour construire une société soutenable. A cette fin : 

Elle informe et réfléchit avec LaRevueDurable, revue semestrielle consacrée à l’écologie, des rapports et une lettre d’information ; 

Elle stimule l’implication personnelle grâce à la méthode des Conversations carbone, dont elle assure la diffusion en Suisse romande ; 

Elle œuvre au changement de paradigme via la campagne de désinvestissement de l’industrie des énergies fossiles, la convergence des acteurs de la transition dans le domaine alimentaire et l’essor d’un numérique expurgé de toute surveillance vraiment au service des usagers.

Plus d’informations sur les Artisans de la transition

Nous avons le plaisir d’avoir à la vente sur notre stand au Salon du livre deux numéros, le numéro 69 sur le thème CONSTRUIRE SANS DÉTRUIRE et le numéro 61 sur le thème SOBRIÉTÉ ET LIBERTÉ.

Rapport du Conseil pour le climat du Canton de Genève

Le 18 octobre 2021, le Conseil d’État genevois a mis sur pied le Conseil pour le climat. Cette instance de consultation a eu pour objectif de formuler des recommandations relatives au Plan climat cantonal et d’être un laboratoire d’idées. Composé de treize personnes engagées dans différents milieux et représentatives de la société civile du Canton de Genève, le Conseil pour le climat a été mandaté pour une durée de deux ans.

Au terme de ses travaux, le Conseil pour le Climat estime que les objectifs fixés dans le Plan climat cantonal genevois 2e génération – à savoir moins 60 % d’émissions de GES d’ici 2030 et la neutralité carbone en 2050, ainsi que ceux liés d’adaptation du territoire aux effets des changements climatiques – sont inatteignables en l’état.

Pour atteindre les objectifs fixés dans les délais impartis, conformément aux engagements pris par le canton dans le cadre de la Déclaration d’Urgence climatique de 2019 et de l’Accord de Paris, le Conseil pour le climat recommande :

• De lever tous les obstacles à la mise en oeuvre du Plan climat cantonal

• De mettre en place les outils nécessaires en matière de gouvernance, de justice sociale et climatique, de financement et d’investissements.

À ce titre, le Conseil pour le climat préconise les 13 recommandations:

1 : La constitution d’un conseil scientifique intercantonal

2 : La modification du règlement du Grand Conseil visant à instaurer une « commission de l’urgence climatique et de la transition écologique et sociale »

3 : L’intégration dans les prérogatives de la Cour des comptes des objectifs d’évaluation de l’ensemble des politiques publiques sous l’angle des enjeux climatiques et de la transition écologique

4 : L’inclusion d’un représentant ou d’une représentante pour le milieu de la jeunesse et pour le secteur de la finance dans la composition du conseil du développement durable

5 : La mise en place d’assemblées citoyennes délibératives

6 : L’organisation d’une journée cantonale pour le climat

7 : La création d’un Laboratoire des nouveaux récits 

8 : La construction d’une politique climatique qui tienne compte des réalités socio-économiques de la population

9 : L’encouragement à la formation et à la reconversion professionnelle vers les emplois verts par l’introduction d’indemnités couvrant la totalité du salaire durant la formation en entreprise ou en école ainsi que la totalité des frais de formation.

10 : L’institution de mesures obligatoires de protection de la santé au travail en cas de vagues de chaleur adaptées aux secteurs d’activités et en dialogue avec les partenaires sociaux

11 : La renonciation à la compensation carbone, telle que définie dans l’article 10 du projet de loi sur le climat, la contribution au financement ou à la création d’un fond de réparation dans le cadre de la solidarité internationale et le soutien à des projets sur le territoire genevois qui agissent sur la réduction des émissions indirectes

12 : L’investissement et le financement de la transition écologique à la hauteur de l’urgence climatique, de la durabilité et de la justice sociale

13 : L’expérimentation des recommandations du Conseil pour le climat (en s’appuyant sur la législation expérimentale (A2 35) du 14 décembre 1995, le Conseil pour le climat recommande que le Conseil d’Etat expérimente – par des projets pilotes par exemple – les 12 recommandations ci-dessus, afin de pouvoir observer et évaluer leurs effets dans un temps limité et selon des modalités méthodologiques bien définies)  

Y’a plus de neige en-dessous de 1600m!

Les stations de basse et moyenne altitude ferment leur domaine skiable par manque de neige. Les stations touristiques de basse et moyenne altitude doivent trouver une alternative au tourisme de ski, avertit un expert. « Nous venons de vivre l’année la plus chaude depuis le début des mesures. De telles conditions sont la nouvelle normalité », lâche-t-il.

En dessous de 1600 mètres, l’enneigement n’est en effet plus assuré, constate le président du Groupement suisse pour les régions de montagne (SAB), Thomas Egger, dans un entretien diffusé mardi par le Blick.

Les domaines skiables situés plus haut en altitude peuvent être développés, si nécessaire en faisant des concessions pour la protection de la nature, ajoute celui qui est aussi géographe.

Ben voyons continuons à détruire la montagne sur le sacro-saint hôtel du profit.

 

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L’enneigement à fin février, grâce aux canons à neige, évidemment! Quel plaisir reste-t-il à skier dans ces conditions?

Inauguration du sentier climatique

Le 5 février 2024 en présence de Mme Frédérique Perler, Conseillère administrative et de M. Alfonso Gomez, Maire de la Ville de Genève.
Les 11 étapes du sentier climatique relient la rue de Rois à la MACO à Châtelaine, elles permettent de découvrir des projets menés ou soutenus par la Ville de Genève pour lutter contre
le dérèglement climatique et rendre le milieu urbain plus résilient.

Pauvres baleines, après la chasse c’est le réchauffement climatique qui s’y met…

Après la chasse, les baleines à bosses confrontées à une nouvelle menace.

Une nouvelle étude établit le lien entre mortalité chez les baleines à bosse et le réchauffement climatique. La population du mammifère a brutalement chuté entre 2012 et 2021.

Longtemps menacées par la chasse commerciale, les baleines à bosses ont un temps semblé connaître la paix. Mais désormais, ce sont les effets du changement climatique qui pourraient menacer leur survie dans le Pacifique nord, révèle une étude publiée dans la revue Royal Society Open Science.

C’est bien plus écolo d’écrire au crayon qu’avec un stylo!

Le saviez-vous ? Un stylo-bille peut tracer jusqu’à 5 km de distance alors qu’un crayon de 17,6 cm permet de réaliser jusqu’à 42 km d’écriture ! Selon un ratio coût/distance, le crayon est donc 6 fois plus rentable qu’un stylo Européen.

La biodiversité de l’Europe diminue de façon alarmante

Au lieu d’être un lieu dynamique pour la biodiversité, la sylviculture industrielle a rendu nos forêts inhospitalières pour de nombreuses espèces. Selon Birdlife International, plus d’un quart des espèces d’oiseaux associées aux habitats forestiers sont en déclin, le vison d’Europe et le campagnol des pins de Bavière sont tous deux en danger critique d’extinction, et de nombreuses autres espèces sont vulnérables et menacées.

Le Nucléaire, c’est trop tard, trop dangereux, trop cher !

Le temps de mise en activité d’une nouvelle centrale, c’est 25 ans minimum.
Construites pour durer 30 ans, nos 3 centrales ont aujourd’hui 38 et 52 ans !
Ne faisons pas l’autruche : Tchernobyl, Fukushima et la guerre à nos frontières sont là pour nous rappeler le danger extrême de cette technologie.
Le financement fédéral nécessiterait une votation populaire loin d’être acquise.
Les investisseurs privés ne sont pas intéressés, les assureurs non plus (ben voyons !).
Le coût du stockage profond des déchets radioactifs est évalué à 26 milliards.
Le coût de l’EPR de Flamanville en France à été mulitiplié par 4 ! Passant de 3,3 milliards d’€ à 13 miliards d’€, peut-être y aurait-il mieux à faire avec ces miliards: par exemple investir dans le renouvelable !